Apprendre à vivre ensemble
Colette Nys-Mazure, Aurélia Higuet, Ma maison c’est là où je vis, Bruxelles, Centre national de Coopération au Développement, 2016, 48 p.
Alors que l’opération humanitaire annuelle 11.11.11. se déroule en Belgique, des responsables ont eu l’idée d’un petit livre pour enfants qui puisse les conscientiser au problème si délicat d’accueil et d’insertion dans notre pays des personnes contraintes de fuir leur pays d’origine.
C’est Colette Nys-Mazure qui s’est attelée à la rédaction d’une histoire à portée didactique. Optant pour des mots et des phrases simples, l’auteure raconte quel changement s’opère lorsque Salam, une gamine de 8 ans venue d’Érythrée avec une famille décimée, l’année précédente, rencontre Dominique, petit Belge autochtone.
À travers les réactions des uns et des autres, notamment des condisciples de l’école, l’auteure va évoquer des problèmes de plus en plus récurrents en milieu scolaire : la compétition vestimentaire avec des habits de grandes marques, la solitude de ceux qui parlent mal la langue ou se sentent trop différents entre autres à cause de leur taille ou de la couleur de leur peau, la perception discordante de façons de vivre liées à la coutume de régions éloignées, le poids d’un mot anodin dans un endroit, soudain susceptible d’évoquer à l’étranger des souvenirs douloureux…
Mais le livre démontre également qu’on peut être semblables devant la peur d’un danger ou lors de moments où il convient d’être solidaires, que la créativité n’a pas de frontières et rassemble d’autant mieux qu’elle permet de partager des épisodes vécus. Les illustrations, réalistes sans excès, mais surtout éclatantes de couleurs que signe la jeune Aurélia Higuet, donnent vie au récit. Et le livret comporte des pages à parfaire, des questions à répondre, un planisphère à compléter, divers petits jeux, des explications à propos de l’action humanitaire de 11.11.11. Une initiative sympathique et nécessaire pour apprendre à vivre mieux en communauté.
Michel Voiturier