22 décembre à 18 hr à l’église de Wellin Concert jubilaire Choeur et Orgue 60ème de La Schola Cantorum de Wellin

CUM ORGANUM CANTAT (cantata non classica)

Introduction (par Philippe Bailly)

Comme vous le savez tous, il y a deux Remacle dans cette église.
Le premier est un saint et veille jalousement sur l’édifice. Puisqu’il est déjà canonisé, nous n’en parlerons pas aujourd’hui.
Le second veille sur son instrument, et….

– Non, non, madame, celui-là n’est pas un saint, il n’est que bienheureux !

Bienheureux d’avoir accédé aux claviers d’un bel orgue fabriqué il y a 135 ans !
Bienheureux d’avoir succédé à Eugène Fermine, à la Noël 1964, aux commandes d’un instrument comptant 13 jeux réels et 920 tuyaux !
Bienheureux d’avoir, à la même date, recruté pour chanter, douze garçons qui devinrent ainsi ses premiers apôtres !
Bienheureux d’avoir, trois ans plus tard, enrichi ce groupe avec des jeunes filles (le maître ayant compris que durabilité demandait descendance !)
Bienheureux d’avoir ainsi mené sur les fonts baptismaux la célèbre Schola Cantorum de Wellin !
Et bienheureux, enfin, d’encore officier aujourd’hui pour nous permettre de fêter son jubilé !

À Wellin, toute célébration exige de chanter.
Et, puisque célébration inhabituelle demande chant non classique, aujourd’hui, avec la complicité de la Schola Cantorum, c’est l’orgue de Wellin qui va lui-même chanter.

– Eh oui madame, pour l’occasion, l’orgue a pondu « una cantata… non classica » et, chuuuut !, il va prendre la parole !


L’idée est de faire connaître différents jeux et puissances de l’orgue entre les quatrains, chantés par le chœur, ou une partie du chœur (masculin ? féminin ?), ou parfois par un(e) soliste (?).
Idéalement, José est à l’orgue et le chœur est exceptionnellement dirigé par un des choristes (!)

1. Avant le premier quatrain, l’orgue (ou les musiciens ?) joue(nt) le thème général.

2. Je suis vieil instrument dans le coin d’une église,
J’ai la langue amusante ou triste ou solennelle,
Et pour faire vibrer mes tuyaux vers le ciel,
Il me plaît qu’un artiste inspiré me conduise.

Puis, l’orgue joue un raccourci du thème, avec un ou deux jeux.

3. Tuyaux, soufflets et jeux, je jongle et je maîtrise,
Et quand le pédalier que le maître martèle
Rythme l’accouplement des claviers sensuels,
J’avale un peu de vent et je le canalise.

L’orgue joue le raccourci du thème en privilégiant le pédalier, doucement, plus lentement, sensuellement.

4. Qu’il est bon d’écouter une cantate exquise
Que l’école de chant vocalise à l’autel !
Qu’il est fringant l’archet de mes violoncelles
Qu’un diable d’organiste inspire et dynamise !

L’orgue joue le raccourci du thème en privilégiant ses jeux de cordes (éventuellement avec les cordes de l’orchestre). Puis l’organiste s’éloigne un peu de son instrument…

5. Quand l’hiver est chagrin, que le jour s’éternise,
La cloche, avec vigueur, lance sa ritournelle => un chanteur sonne deux fois la cloche
Et rappelle aux claviers l’organiste fidèle. => l’organiste revient précipitamment
J’aime quand il s’épanche et quand il improvise.

Après avoir regagné ses claviers, l’organiste improvise une variation du thème…

6. Mais les jours de printemps, quand l’amour s’autorise,
Je lâche les chevaux et je monte à l’échelle,
Et, sortant le grand jeu, lâchant les décibels,
J’exalte les claviers pour qu’ils se valorisent.

L’orgue joue alors le raccourci du thème avec puissance.

7. Ce soir, c’est affiché, c’est Pol qui organise,
Et mes ardents tuyaux lancent des étincelles
Car avec les chanteurs, je fête l’immortel
Qui depuis soixante ans m’épuise et m’harmonise.

Gens de Wellin, il faut lever vos verres
À la santé du brillant jubilaire,
Sans oublier de clore son concert
Avec le chant du « Bon anniversaire ! »

Et l’orgue lance sa grande finale.

Philippe Bailly