Gaëtan Faucer, Palindrome, théâtre, éd. L’Harmattan.
Une pièce toute en finesse et subtilités…Jugez en plutôt: Palindrome, est-ce une figure de style? Presque, mais pas tout à fait. Une sorte de virelangue, un exercice de virtuosité verbale, qui fait songer – mais ce n’est pas tout à fait ça – au scrabble. Ou à un billet de tombola: grattez, prenez de la peine, vous n’avez rien gagné. Oui, c’est un peu ça. On creuse la réalité pour y retrouver la part du rêve, et on s’aperçoit qu’elle est vide, vide comme une coque de noix. A moins que la vraie réalité ce soit le rêve…La vie est un songe, disait déjà Calderon, je crois, et Shakespeare n’a pas dit autre chose…Plein de bruit et de fureur…
Mais ici, ce n’est pas le bruit la fureur, plutôt le rêve et l’obscure réalité. D’Anna et de Sylla. La muse Sylla sera mon inspiratrice personnelle. Rien qu’à moi, à moi seule…
Gaëtan Faucer joue de cette ambivalence avec toute la dextérité, la subtilité voulues. Il faut être un peu pickpocket pour subtiliser les rêves…
Et le Palindrome? Eh bien, c’est l’inverse. Le mot de la fin, ou la fin du mot. Un peu comme la Cantatrice chauve, si vous voulez. Ou le Château des brouillards. Allez-y donc voir…
Joseph Bodson