Gaëtan FAUCER, L’héritage, Ed. de l’Arlésienne, 2017, 1,99 €.
Il y a quelque chose de diabolique dans cette histoire de frères prêts à tout pour gober l’héritage de parents détestés.
Faucer met en place les ingrédients de sa pièce avec un brin de machiavélisme, huilant le tout – décor, dialogue, intrigue – avec une réelle facilité.
Les deux personnages de Pierre (écrivain raté) et de Jacques (qu’il n’a plus vu depuis cinq ans) sont équivoques et duplices à souhait, manoeuvrant en sourdine comme des diables, faux comme on peut l’être quand le désir d’avoir déborde de partout.
L’art du dramaturge nous prend par le bout du nez et nous fourre dans de bien sales draps : le spectateur, le lecteur de cette pièce s’en veut d’être passé avec autant d’innocence à côté du réel : ah ! ces retrouvailles fraternelles, fausses et bidons !
Cette douzième œuvre de l’écrivain – né en 1975 – reprend les thèmes des précédentes : des duos noirs et fallacieux, des dialogues de sourds et une violence cachée qui ne peut surgir qu’au bon moment.
Bref, un auteur à suivre.
Philippe Leuckx