Jacques Goyens, Villes-carrefours de civilisation, Essai Acrodacrolivres, 2017.
Quoi de commun entre Bruxelles, Strasbourg, Trieste, Istanbul, Tanger et Montréal ?
Voilà six villes traversées par de grandes civilisations qui y ont laissé des traces architecturales et linguistiques importantes. Les Romains y ont côtoyé les Germains ou les Byzantins ou les Slaves. Géographiquement, elles se situent à la croisée des chemins entre l’Occident et l’Orient ou encore un pied en Afrique et le bras tendu vers l’Europe. Mais si l’auteur les a plus particulièrement choisies, c’est parce qu’un jour, il a tissé une histoire personnelle avec elles.
Ces villes, Jacques Goyens nous les situe avec précision ; il nous explique leur histoire tourmentée ; il nous décrit leur patrimoine architectural, riche des hautes civilisations qui s’y sont succédé ; il évoque avec justesse les écrivains et artistes qui en ont fait la réputation. Le discours, clairement informatif, nous offre cependant, au détour d’une mosquée ou face à la mer, quelques échappées plus lyriques. N’oublions pas que l’essayiste est aussi romancier et poète même et qu’il aime tout particulièrement exprimer ses émotions et les prêter généreusement à ses personnages.
Quant à la dernière partie de chaque chapitre intitulée « Enjeux et perspectives », elle nous laisse entendre qu’un autre objectif est poursuivi. Ce livre, qualifié d’ « essai » nous propose en effet une réflexion personnelle sur l’avenir de ces villes multiculturelles et multilingues. S’appuyant sur des constats établis par des spécialistes (Enjeux), l’auteur prend position (Perspectives) de manière nuancée et avec humanisme. Son vœu commun pour ces cités est qu’elles puissent sauvegarder leurs identités multiples dans une cohabitation harmonieuse.
Martine Melebeck