Laurent Dumortier, D’hivers et d’ivresse, poèmes, Chloé des lis.
Des notations brèves, incisives, percutantes…Des mots lancés comme des cailloux, parfois pour faire simplement des ronds sur l’eau, parfois, sait-on jamais, pour se venger, de qui, de quoi? C’est la vie…
Mais les Petits Poucets rêveurs trouveront toujours des cailloux sur leur chemin, des cailloux à prendre dans ses mains, lisses comme des galets ou plein d’éclats. Pour jouer. Des cailloux qui font mouche à tous les coups:
Le reflet
Demain n’est pas encore arrivé/Qu’il est hypothétiquement passé,/Tu vois…
Mes yeux ne voient plus d’hier/Qu’un nombre sans couleur/Même la lumière/A perdu sa splendeur…
Tu me demandes de rester,/De ne pas basculer/Mais je crois que le monde s’en fout/S’il ne reste qu’un reflet après tout…
Je suis si près du bord/Le vent souffle si fort/Je suis si bien…
Encore un pas de plus/Et je ne sentirai plus/Que le froid du bitume/Accueillant mon amertume…
Tu me demandes de rester,/De ne pas basculer/Mais je crois que le monde s’en fout/S’il ne reste qu’un reflet après tout…/
S’il ne reste qu’un reflet après tout…
S’il ne reste qu’un reflet, après tout/C’est peu et c’est déjà beaucoup
Tu me demandes de rester/De ne pas basculer/Mais je crois que le monde s’en fout/S’il ne reste qu’un reflet après tout…
Car c’est notre chemin à tous, après tout…
Joseph Bodson