Philippe Colmant, Nés du fleuve embrasé, poèmes, Editions Demdel, 135 pages, 12 euros
Ce n’est pas un roman d’amour, mais cela y ressemble.
La rencontre de l’âme-sœur, l’amour qui grandit, transcende, et finalement apaise, le rapprochement des cœurs, des esprits, des corps, avec aussi son lot d’inquiétudes et de questionnements, se retrouvent dans ce recueil très sensible.
Le long cheminement de l’amour dans le temps est symbolisé par le fleuve qui s’écoule, tout au long des saisons. C’est pourquoi l’auteur a divisé cet épais recueil en quatre parties, représentant l’ écoulement, du temps, de l’amour et du fleuve.
La poésie de Philippe Colmant est classique, souvent rimée, mais pas toujours. Beaucoup de très belles images, qui nous emmènent rêver au bord de l’eau et dans le débordement des cœurs.
Ce sont les poèmes les plus libres, aux mots les plus simples et épurés, où la sensibilité s’exprime sans aucune entrave, qui touchent peut-être le plus.
Seul dans sa barque,
Ombre sur l’eau
Dans la nuit creuse
Un homme attend,
Veille le ciel
Criblé d’étoiles,
En choisit une,
La nomme Toi
En espérant
La voir demain (Le fleuve confident)
Au puits de ton âme,
L’eau est claire et fraîche,
Limpide cristal
Faiseur d’arcs-en-ciel (Le fleuve messager)
Je suis ce papillon de jour
Emerveillé par la lumière
De ta fenêtre sans barreaux (…) (Le fleuve embrasé)
Depuis ce jour, je sais
La vertu de la quête
Et le sens du chemin (…) (Le fleuve sublimé)
L’on ne pourrait faire l’impasse sur les belles photographies (l’autre passion de Philippe Colmant) qui illustrent les textes au fil des pages.
Un beau recueil à déguster lentement, en laissant des respirations et, si possible, au bord de l’eau qui coule…
Martine Rouhart