Béatrice Libert, L’aura du blanc, poèmes, préface de Pierre Somville, encres de Motoko Tachikawa.
Un certain sens du paradoxe, tel qu’on le trouve d’ailleurs dans le titre, à la page 17:
Ecrire/Déplier un paysage mental/Calligraphié d’absence/Où chaque mot m’enracine/Un peu plus dans l’humain//On passe sa vie à remuer des clés/Qui n’ouvrent aucune porte.
Une poésie éminemment allusive, où les sons, les odeurs, les gestes, se font écho comme un jeu de miroirs légèrement biaisés, déformants ou déformés. Reste l’antithèse du vide et du plein, du lourd et du léger, du fer et de la cendre. Et l’homme, le poète, porteur à la fois du lourd et du léger, y risque son ombre. Ainsi, p.31:
Qui perd trace de son rêve/perd sa racine.
Avec comme un écho encore, p.33, p.42, de Rilke. A la page 41, la lampe, image récurrente, en liaison avec le poème. Et puis, p.50, deux de ces vers qui sont donnés plutôt que trouvés:
L’absence grave son nom/Sur l’éternité des pierres.
Un recueil d’une belle unité. Les dessins de Motoko Tachikawa sont particulièrement bien adaptés.
Joseph Bodson