Désobéissance fertile nouvelles concours organisé dans le cadre du Festival de la Coupe Mulet 2024 éditions Cactus Inébranlable & Le Festival de la Coupe Mulet, (2024, 83 pages, 12 euros)

Belle idée que ce concours de nouvelles suggéré avec un thème original dans le cadre du « Festival de la Coupe Mulet ».
Une préface de Jérôme Colin explique avec brio toutes les nuances possibles exprimées en dehors des conventions pour ceux qui se sentent en « rébellion face à un monde qui n’entend pas ceux qui sortent de la norme ».
Après l’état d’esprit du mouvement exprimé par Damien Hubert s’en suivent les courts textes lauréats (souvent sur 4 pages environ) avec un premier prix pour Bertrand Degreef avec « Le dernier mulet », un étrange texte surréaliste à souhait.
Un jury de qualité avec , notamment, Adeline Dieudonné, Jean Philippe Querton et Manuel Verlange a visé juste à initier un genre d’état d’esprit assez collectif pour l’ensemble des choix.
Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié « Gontran se rebiffe » une nouvelle de Tristan Cordeil, un auteur de Concots mettant, mais à sa manière très déjantée, la poésie à l’honneur : « La seule aventure contemporaine qui vaille, mec, c’est la poésie, c’est le ré enchantement, c’est l’utopie, c’est l’invention par l’imagination d’une société qui vaudra le coup que l’on s’y investisse…
– La poésie ?
– Ben oui la poésie. T’as déjà lu Walt Whitman ?
– Non
– Ok, commence par ça ».
De son côté, avec « Mulet absent », Hélène Goffart exerce le genre avec un certain humour. Comme Ambre Brichaut, avec « Cœur de Beauf » les codes des textes choisis à paraître et/ou primés sont cassés, l’auteure, dans sa présentation, précisant : « si une mode est passée, elle sera la mienne ».
Parfois le ton se veut délicatement humain comme avec ce texte « Le pirate » de Sébastien Fournier.
Avec « Huit voix, c’est triste », Stephen Vincke confirme le genre humour mêlé de sarcasmes évoquant les tragiques meneurs politiques mondiaux connus de tous les mettant en concurrence dans un genre de dérisoire concours.

Patrick Devaux