Eric Dejaeger & John F.Ellyton, Un orval des ors vaut, roman, Cactus inébranlable éditions, 2019.
Réunir dans un polar des moines d’Orval (victimes propitiatoires?), un truand pur jus, une femme légère, nièce du Père supérieur (on a la famille qu’on peut), des policiers belges et français qui ne brillent pas par l’intelligence (on ne respecte pas nécessairement les règles du polar, ce sont les infractions qui sont délicieuses), c’est possible? Oui, bien sûr, quand les auteurs s’appellent Dejaeger et Ellyton. Et puis, bien sûr, le personnage central, l’Orval – tremblez, Cactus, la bière arrive, glacée de préférence.Elle vaut plus cher que la chnouf, surtout quand s’y mêle un petit goût de sang frais. Le Nom de la rose n’est pas loin.
Les scènes d’amour, très peu éthérées, alternent avec des bagarres réellement homériques, les jeux de mots les plus carabinés avec des mots-valises, des mots-fusées, des mots-balais, des entourloupettes en tout genre, des boustrophédons étourdissants, des énumérations longues comme des mois sans Orval…et une langue très new deal, nouvelle cuisine, verte à souhait.
Non, ne comptez pas sur moi pour vous raconter l’histoire, il n’y aurait plus de plaisir. Je vous dirai seulement qu’elle commence par le vol, suivi de viol, d’un camion, (près des portes de l’abbaye et non du pénitencier). Je vous souhaite beaucoup de plaisir, et à +.
Joseph Bodson