Marc Menu, Menu fretin. Mi(ni)crobe n°52.ericdejaeger@yahoo.fr, ou: Revue Microbe, c/o Launoy, 4, 6320 Pont-à-Celles.
Comme le dit la 4e de couverture de ce mini-livre, Partant du constat qu’avec les mots, il y a beaucoup d’épelés mais peu de lus, Marc Menu s’est lancé dans l’exercice de l’ultra bref avec un bonheur empreint de sadisme.
On ne pourrait mieux dire. Chutes douloureuses, dit-il encore, qu’affectionnait Jacques Sternberg. Avec Fénéon, sans doute, pour aïeul, de bonne vieille branche. In cauda venenum. Mais cela peut donner aussi un tableau qui fait songer plutôt, comme celui-ci, à Paul Delvaux:
Instant de grâce.
Les longs cheveux roux de la jeune femme rayonnaient dans le soleil couchant. Elle semblait regarder la lande, les mains dans les poches, juchée sur une grande pierre plate.
Elle ne se retourna pas lorsque je me hissai à sa hauteur. Perdue dans sa contemplation, elle ne parut même pas s’apercevoir de mon existence.
Je ne la voyais que de trois quarts dos. Mais j’aurais donné toute la beauté de ce paysage pour ses yeux dans les miens. Si elle n’avait pas été aveugle.
L’amour aussi, me direz-vous. Mais ne songez pas trop à cette jeune femme: vous finiriez par en rêver la nuit.
Joseph Bodson