Philippe Fiévet Une colonne pour le paradis
roman ,éditions MEO (septembre 2022, 19 euros)
C’est une histoire peu ordinaire que nous conte Philippe Fiévet et c’est l’attrait majeur de ce roman. Le personnage principal n’est autre qu’un stylite perché au sommet de sa colonne au milieu d’une fresque historique en Syrie byzantine au 5ième siècle après J.C.
La ville d’Antioche, considérée longtemps comme La perle du Levant, est centrale au roman. Elle est le théâtre de bon nombre de péripéties. L’auteur nous plonge dans le combat des Chrétiens qui œuvrent pour imposer leur religion monothéiste tandis que le paganisme s’érode.
L’époque est cruelle et rien ne nous est épargné : mortifications, supplices et barbarie sont décrits sans fard. Le style simple, direct, sans fioritures et avec parfois l’usage d’expressions actuelles rapprochent le lecteur du vécu des protagonistes du roman.
L’auteur est féru d’histoire, il nous transmet sa passion dans de belles envolées historiques. Le choix judicieux des personnages met en lumière deux mondes qui s’affrontent, deux modes de vie différents, deux religions. D’un côté, Paphnuce, le stylite, vit reclus entre ciel et terre ; et de l’autre côté, Rufin, le riche réfugié romain nous entraîne dans la volupté et les plaisirs charnels. La ville de Rome s’est effondrée, Antioche est accueillante et festive.
Puis très justement et en guise d’épilogue, l’auteur nous rappelle en quelques lignes l’histoire d’Antioche et de la Syrie actuelle. Une conclusion à méditer.
Catherine Berael