Pierre Schroven. Haute voltige d’une présence sans nom. L’Arbre à paroles. 2017.
Ce nouveau recueil du poète est inspiré en grande partie par des peintures du peintre allemand Hermann Amann. J’y découvre une navigation dans le temps et dans l’espace, une fusion du corps près de et par cette présence dont le titre fait mention.
Il ya dans ces pages une urgence de célébrer la vie, une négation du vide par la poésie.
« Que serait le poème sinon quelques mots / Qui auraient sur le bout de la langue/ Ce qui ne se voit pas cequi ne sesait pas/et ne reste en vie que par fièvre »
et encore « …sans crier gare / Rejoindre l’image d’une transe ».
Les mots « danse,soleil chaleur » nous emmènent au haut de nous- même, afin que nous sentions que »Tout se transforme tout se gagne ». Le feu s’empare du corps pour « la recherche de qui il est » et non de ce qu’il est.
La poésie de Pierre Schroven n’est pas d’un abord facile, mais cette volonté de saisir la vie à pleines mains, de tenter la danse à pleins poumons sublime l’infini. Les mots à la fois rudes et caressants nous lancent sur les pentes vertigineuses du corps dans la joie et le frémissement.
Ce livre porte en lui un flux jubilatoire qui en fait la richesse.
Guy Beyns