Quivron Rolande [Rolande-Louise Quivron-Delmeira]
Nous n’ignorons rien ou presque d’où nous venons, mais nous ne savons guère où nous allons ….
Mes arrières-petits-enfants, belgo-marocains sont adorables. Néanmoins, nous sommes inquiets pour cette famille. Installée dans la partie flamande du pays, l’aînée connaît déjà trois langues : le français, le flamand et l’arabe. Elle parle aussi d’apprendre l’anglais.
J’adorais les mixages et entrevoyais cette possibilité lorsque nous étions en Afrique. Hélas, hélas …. le beau rêve s’est écroulé. Entrainant moultes familles dans la géhenne et ce n’est pas terminé. Les hommes sont fous! Etant passés plusieurs fois dans la moulinette …. il y a de quoi devenir méfiants. D’autant plus que l’histoire est enseignée d’une manière tronquée : j’en ai encore eu un exemple hier avec une nouvelle « technicienne de surface » qui vient de débouler chez nous. !!! A se demander pourquoi ils débarquent dans un tel pays où » l’on coupe les mains, donne de la chicotte et vole toutes les richesses du Congo » Je n’ai jamais vu de tel au Congo, au contraire. Ils étaient plutôt chouchoutés et beaucoup de Belges auraient pu envier leur sort. Dans la Société qui nous occupait, ils avaient droit à un bon salaire, équivalent au mien car j’étais engagée « sur place », un repas gratuit à midi avec thé, du lait gratuit pour les enfants jusqu’à trois ans etc. etc. …Nous étions prêts à collaborer avec eux après l’Indépendance. Il a fallu déchanter.
Excusez-moi cette longue digression, mais lorsque je pense au livre « Du temps des mangues vertes » que je voudrais bien lire, il m’arrive de frémir.Comment se le procurer ?
Mille meilleurs sentiments. Rolande Quivron. (Ce patronyme fleurit en France un peu partout, mais surtout, dans le Nord. En Belgique, nombreux depuis fin 1600, ils se sont pratiquement tous éteints) …J’ai bien ma petite idée sur les causes de cette disparition ….
Nicole Tissé
Ses toiles enrichies par des cailloux glanés
Au quatre vents terrestres où des pierres de lune
Lovées dans le limon de grottes sans hennés
Enrichies par les flots du trident de Neptune.
De ces scènes de rue où des hommes de peine
Travaillent les trésors connus de leurs aïeux
Les ballots de coton, la douceur de la laine
Gravés par une artiste au talent audacieux.
Nicole avec amour s’attarde à les croquer
Dans une œuvre immortelle où respire la terre
En créant des pigments irisés comme verre.
Et nous de contempler cette luminescence
Jaillie de son labeur en hommage aux destins
De notre Humanité en quête d’immanence !
Dhïthy Zamo
Voici l’artiste en qui se complaît le lyrisme
D’une âme étourdissante où fleurissent les dons
Divinement inscrits en fervent mesmérisme
Poésie et Musique en arc de Cupidon !
Couleur cosmologique éclatant dans l’espace
Fleurs en ébullition, traces d’un embryon
Dont les yeux non formés nous fixent avec audace
Entraînant tout notre être en jeu d’évolution.
Des portraits grand format fascinent nos regards
Mystérieux et grave énigme sans provende
Celui que j’ai choisi reste à jamais légende !
Car Zamo vers Euterpe a glissé Ellington
Cette femme de verre à la taille cambrée
Elève vers le Ciel le Grand Duke Erythrée !!
Getty Bisagni
La planète en danger étale son angoisse
sous la palette d’or d’un peintre de talent
Il exprime la peur des peuples que l’on chasse
Et de leur désespoir délivre le tourment.
Permeke pleure en lui comme ces amoureux
Assis sur un banc dur les yeux dans les étoiles
Et l’âme de Brassens plane aussi en ces lieux
Cherchant où se poser pour y larguer ses voiles.
Les gens du Nord en lui signalent leur présence
Avait-il un ancêtre au parler rude et franc
pour lui guider la main même au creux de l’absence ?
Insondable mystère où règne le silence
Les humains s’y étreignent en haine ou en amour
Mais l’artiste à jamais vibre et prend son élan.
Josette Blondin
Sur le papier luisant glisse le feu brûlant
D’où naîtra de la cire une pluie de merveilles
Féeriques destins que Josette ensoleille
En un ballet couleurs plus dense et plus troublant.
Les thèmes familiers de nos belles montagnes
Celui de notre peur face aux rêves des fous
Creusés par les humains : ils conduisent aux bagnes
D’une terre en dérive en cauchemars trop flous !
La Féerie Terrestre où l’espoir illumine
La fusion des couleurs au centre du Cosmos
En Union d’Infini régnera Thanatos !
La fonte des glaciers révèle la Beauté
D’un centre où la géhenne a fleuri l’Espérance
En révélant ainsi la Force d’une Errance .
Anita Claassens
Anita est la fée qui glisse une merveille
Au hasard de la toile elle chante l’Amour
Où le couple est destin malgré l’ombre qui veille
En chaque goutte d’eau brille le feu du jour.
Là, une cathédrale : elle y plonge son cœur
Dans le sillon des arcs une ogive s’élance
En un vaisseau d’argent les arbres se font pleur
Un homme s’y blottit sur un sein de mouvance.
Merci pour la beauté des êtres suspendus
De cette main divine où des perles nacrées
Sur une femme nue retombent en ondées.
Mais quel est ce fil rouge où les amants déçus
S’en retournent les yeux brisés par trop d’attentes
De l’ultime désir d’un bonheur sans tourments !
Georges Corominas,
La danse est un soleil où le regard s’incline
Les cygnes, la Goulue et aussi Pétrouchka
Ces lieux d’éternité Paris, Moscou, divines
Distillent dans nos cœurs des airs de Kamtchatka !
La couleur opaline invite aux grands départs
Vers les plaines ardentes où des guerriers farouches
Entrent dans un combat sans victime aux remparts
Et sans femme éplorée que la nuit effarouche !
Seul l’honneur est présent comme la main de Dieu
Qui guide Michel-Ange et la loi de Moïse
Où Amour et Lumière dicteront le Destin.
Georges est le Magicien dont la palette d’or
Nous entraîne avec art en de vastes décors
Où ravis nous entrons le regard argentin !
Dréhan
Les animaux du cirque ont percé le silence
Au creux de leur détresse un homme a bien compris
La souffrance qui luit dans leurs yeux d’innocence
Aux revers de nos joies scintillent d’autres cris !
Les dresseurs de chevaux, palefreniers des Dieux
De nos jeux sans amour en nos folles étoiles
Qui brillent d’un éclat où se meurent les cieux
Laissant leur avenir sans escale et sans voiles.
Nous épuisons nos rires et dans un bref instant
Un peintre nous conduit vers nos amis sauvages
Qui rêvent liberté, de galops sur les plages.
Le pinceau de Dréhan sillonne leurs angoisses
Nous sommes aveuglés par un siècle sans Grâce
Où des gladiateurs nous guident sans sextant …..
Jacqueline Fillion
C’est elle, c’est la fée qui butine les plages
Celles de notre rêve où brillent nos désirs
Quand nous cueillions jadis de jolis coquillages
En espérant la perle où chanter nos plaisirs.
Jacqueline en dansant déposait sur la toile
Les feux de son silence en fabuleux trésors
De ce monde inconnu plus troublant qu’une étoile
Car un Sage y posait une aile aux reflets d’or.
Sur un bel oiseau lyre elle voyageait libre
Illuminant son cœur d’un pinceau magicien
Dispersant dans la nuit un fil en équilibre.
Celui qui conduisait aux creux des hautes herbes
Où des coquelicots dans la bulle qui vibre
Charmaient de leur éclat notre monde en déclin.
Monique Guichard
Sous le ciel d’Italie s’en est allée l’artiste
Et je n’ai plus revu son sourire charmant
Illuminant mon cœur au passé lourd et triste
Que des humains menteurs brisaient en diffamant.
Monique la joyeuse avec son cœur soleil
Etourdissait la toile en rêve de lianes
Pinocchio en fille et rouge est son éveil
Etonnés ses grands yeux deviennent diaphanes !
Un jaune éblouissant naissait dans les poubelles
Des rails au loin se perdent en un brouillard épais
D’un pinceau malicieux glissent des étincelles.
Tu éloignes de nous les mornes solitudes
Car d’un treillis souillé tu crées cet univers
Dont tu détiens la clef, bien loin des servitudes !
Ludivine
Ludivine dansait sur un rayon de lune
En jeune ballerine elle charmait nos cœurs
La voici devenue l’artiste des lagunes
Fille digne d’un père au talent de bonheur.
Elle a choisi de peindre une nature en fête
La grâce d’une fleur, des fruits pleins de saveurs,
Des oiseaux dont les ailes en volutes discrètes
S’envolent vers la coupe en joyeux maraudeurs.
On croise ainsi la note à l’ombre d’un iris
Sertie d’un violon aux volutes bleutées
Un ballet de beauté où jaillissent des fées !
La plus belle d’entre elles porte le nom divin
D’un extrême talent ricochant sur la rive
Sous nos yeux éblouis par son charme angevin.
La Cathédrale aux roses
J’ai connu un pays où les roses
jamais ne se fanaient
Il hante souvent mes nuits sans sommeil
Je revois cette cour sous les Tropiques
sur la ligne d’Equateur
où régnait une chaleur moite, visqueuse.
Là, près de la Cathédrale, près du fleuve Congo
Qui lançait au loin des lueurs d’incendies
à cette heure du soir où le soleil se couchait.
Les jeunes s’égaraient sur les murs de l’école,
pour y flirter, bavarder, se nourrir de beauté.
Noirs et blancs mêlés :
promesse d’avenir
aux multiples couleurs.
Lueurs d’incendie que j’emportais chez moi
après la promenade.
Lueurs d’incendie qui devenaient flammes réelles
dans ma tête !
Lueurs prémonitoires du malheur qui s’annonçait.
Au retour, la maison avait pris des tons rouges, sanglants. Déjà …
Mais les Bons Pères cultivaient les roses
avec tendresse, avec amour et leur parfum sublime
envahissait la maison Cathédrale.
A cette heure du coucher les lueurs d’incendies
glissaient aussi sur elle, si belle. Bravant le fleuve !
Elles se transformaient en longues flammes pourpres
Et pourtant, les roses ne se fanaient guère !
Toujours elles renaissaient, de plus en plus belles.
Car l’Amour était leur nourriture.
Jusqu’à ce jour maudit du massacre !
à coup de machettes, à coup de haine …
Et de longues flammes pourpres
d’envahir la ville sous les hurlements des insensés.
Au milieu des cris des femmes, des enfants, des vieillards !!
Toutes races confondues dans la même couleur : rouge sang.
Ils s’enfuyaient dans les rues dévastées
et les pétales des roses
s’éparpillaient les couvrant d’un étrange manteau de neige colorée,
au parfum plus suave encore.
Ma ville du passé, comme je t’ai aimée
jadis …. il y a si longtemps.
La cour des roses, près de la Cathédrale ….
Les leurs rouges sur le Fleuve
A l’heure du coucher …
Requiem aeternam dona eis pace…